Abonnée à Télérama depuis des années, je ne le lis pourtant qu’occasionnellement bien que je trouve que les articles sont la plupart du temps très bien écrits et que les journalistes décrivent de façon juste et précise ce que je pense, ou apportent en tout cas un regard pertinent, différent, enrichissant.
Hier soir en compulsant l’édition du 8 mai dernier, sans objectif particulier, je suis tombée sur une interview du biologiste marin Daniel Pauly, à l’occasion de la sortie de sa biographie « Un océan de combats ».
Daniel Pauly fait partie des personnes que vous croisez une fois dans votre vie et qui vous marquent par leur engagement, leur détermination, leur combat. J’ai eu la chance d’entendre une de ses interventions il y a plusieurs années, lors d’un Sommet sur la pêche durable, sujet hautement stratégique et engageant pour moi lorsque je travaillais chez Findus.
La journaliste Weronika Zarachowicz le décrit ainsi dès les premières lignes :
« Le biologiste marin « le plus prolifique et le plus cité » selon la revue Science est un Français. Il s’appelle Daniel Pauly mais reste, étrangement, méconnu en France, hors des cercles océanographiques. Et pourtant, quel destin… Celui d’un enfant métis, né de la rencontre fugace entre une ouvrière française et un soldat noir américain, confié à une famille suisse qui coupa les liens avec sa mère biologique, en fit son domestique et le maltraita, des années durant. De son propre aveu, la vie de Daniel Pauly a démarré comme un roman de Dickens, et mille fois il aurait pu « mal tourner ». Mais, de l’enfer de la Chaux-de-Fonds, Daniel s’est échappé. Mieux, au fil des rencontres et des voyages, par la grâce d’une volonté hors norme et d’un travail acharné, il s’est inventé un avenir hautement romanesque où rien ne serait impossible. Ni apprendre le swahili, ni devenir l’une des pointures de l’océanographie mondiale et enchaîner exploits scientifiques et récompenses. Ainsi Daniel Pauly, qui ne s’était jamais particulièrement intéressé à l’environnement marin, est-il (notamment) devenu l’homme qui a fait tomber le mythe des océans inépuisables. Et a fait prendre conscience d’un désastre aujourd’hui global : l’ampleur de la surpêche, qui pille et dévaste tout sur son passage, sous toutes les latitudes. »
Merci à Télérama pour ce bel article et pour cette mise en lumière d’un homme qui vaut la peine d’être entendu… Pour ma part, je viens d’acheter ce bel ouvrage de 350 pages, écrit par David Grémillet (océanographe et directeur de recherche au CNRS). Et je vous croiserai peut-être prochainement au Museum d’Histoire Naturelle de Paris à l’occasion de l’exposition « Océan, une plongée insolite ».
Et surtout, essayons de consommer du poisson issu de la pêche durable !